La quête de l’excellence sportive va bien au-delà de l’entraînement physique. En tant que préparateur mental et psychologue du sport, je vous guide à travers les rouages de la préparation mentale du sportif, une facette souvent négligée, mais cruciale pour tout athlète cherchant à atteindre son plein potentiel. Plongeons dans cet univers où la puissance de l’esprit rencontre l’intensité du terrain.
L’importance de la préparation mentale pour le sportif
Imaginez que vous êtes un chef étoilé préparant un plat exquis. Les ingrédients de haute qualité que vous utilisez représentent le talent naturel d’un athlète, sa condition physique, sa technique et ses compétences innées. Cependant, même avec les meilleurs ingrédients, la magie ne se produit pas automatiquement. Vous avez également besoin d’une cuisine bien organisée, d’outils de qualité, et surtout, d’une recette parfaitement exécutée. C’est là que la préparation mentale entre en jeu pour les sportifs.
La recette, c’est la stratégie mentale. Imaginez que chaque compétition est un plat délicat à préparer, avec des étapes critiques et des moments de haute pression. Si un chef est stressé, distrait ou manque de concentration, le plat risque de tourner à la catastrophe. De même, un athlète mal préparé mentalement peut succomber à la pression, perdre sa concentration, ou même s’auto-saboter dans des moments cruciaux.
Prenons l’exemple d’un funambule traversant un précipice sur un fil tendu entre deux falaises. Sa technique et sa force physique sont essentielles, mais sans une préparation mentale solide, il risque de chuter à tout moment. La confiance en soi, la concentration et la gestion du stress sont comme les balanciers qu’il utilise pour maintenir son équilibre précaire.
Le cerveau est comme un muscle. Les athlètes passent des heures à s’entrainer en salle de sport, mais souvent négligent le muscle le plus puissant de tous : le cerveau. La préparation mentale est un entrainement pour ce muscle. Elle permet de développer la confiance en soi, d’améliorer la prise de décision sous pression ou encore de renforcer la motivation.
Le fondement de la préparation mentale sportive : Les sources de la motivation, jeux finis et infinis
En tant que préparateur mental et psychologue du sport, si je n’avais le droit de garder qu’une seule question à poser aux sportifs avec qui je travaille ce serait celle-ci :
Pourquoi pratiques-tu ce sport ? (notamment en compétition)
La théorie de l’orientation motivationnelle mise au point par Nicholls en 1984 explique que la motivation peut se diriger vers deux aspects différents, l’égo et la tâche. Ce sont ces orientations qui ont mené aux archétypes du sportif égocentrique et mindful que j’ai créé.
J’aimerais aujourd’hui aborder ce sujet sous un nouvel angle, celui des jeux finis et infinis. Un livre à ce sujet a été écrit par James Carse.
Il existe deux types de jeux différents. Les jeux finis et les jeux infinis.
-Les jeux finis sont joués dans le but d’être gagnés (d’être finis).
-Les jeux infinis sont joués dans le seul but d’être continués à jouer.
On peut considérer que certains jeux iraient dans la catégorie des jeux finis tandis que d’autres iraient dans la catégorie des jeux infinis.
Par exemple la cuisine serait un jeu infini dans lequel on peut sans cesse progresser alors que changer la roue d’une voiture serait un jeu fini.
Mais la question ici n’est pas tant de savoir catégoriser les jeux dans la bonne case. En fait, il est possible de voir un même domaine comme un jeu fini ou infini.
Si vous voyez l’éducation comme un jeu fini, vous allez chercher à obtenir votre diplôme pour obtenir un travail puis vous cesserez d’apprendre. À l’inverse, si vous voyez l’éducation comme un jeu infini vous chercherez à apprendre tout au long de votre vie, même après l’obtention de votre diplôme.
Si vous considérez les relations amoureuses comme un jeu fini vous ne serez plus dans une démarche de séduction une fois que vous aurez conquis l’être aimé. À l’inverse, si vous voyez les relations amoureuses comme un jeu infini vous serez continuellement dans la séduction même en étant déjà en couple avec l’être aimé.
Maintenant que vous avez compris, demandez-vous si vous considérez votre pratique sportive comme un jeu fini ou infini ?
Il est fort probable que vous considériez votre pratique sportive comme un jeu infini. Vous savez que vous pouvez sans cesse progresser. Toutefois, lorsque vient la compétition vous tomber dans le piège de voir votre sport comme un jeu fini.
Le jour de la compétition, vous ne pensez plus au long terme ou à la quête. Vous devenez obnubilé par:
– gagner le match
– monter d’une division
– atteindre tel classement
– faire une grosse performance
À ce moment vous pensez qu’une fois cet objectif atteint, alors vous serez pleinement satisfait. Comme si la réalisation de l’objectif signifiait la fin du voyage.
La compétition n’est qu’un environnement de pur respect. Parce que chacun se respecte et respecte l’autre, alors il donne le meilleur de soi. La compétition est ce qui vous permet de vous jauger dans votre voyage, votre quête.
Elle vous permet de faire un point d’étape et de constater quelles sont vos forces et vos faiblesses, ce qu’il vous reste à travailler. Après la compétition vous pouvez retourner à l’entrainement avec une vision plus claire de vos axes de travail.
En voyant votre pratique sportive comme un jeu fini, l’entrainement est au service de la compétition. C’est en s’entrainant que l’on est ensuite capable de performer en compétition. La compétition est donc la finalité.
En voyant votre pratique sportive comme un jeu infini, la compétition est au service de l’entrainement pour vous permettre de savoir quoi travailler et ainsi tendre vers le meilleur sportif que vous puissiez devenir.
La pratique sportive n’est pas un jeu fini. C’est une quête perpétuelle vers la progression et le dépassement de soi.
Vous pouvez voir votre pratique sportive comme un jeu fini et donc ressentir une perte de sens.
Mais vous pouvez aussi le voir comme un objectif infini et un terrain de jeu à explorer sans cesse.
Ce post vous invite simplement à réfléchir à la manière dont vous voyez votre pratique sportive, notamment en compétition.
Pensez-vous objectif ou pensez-vous quête ?
La gestion du stress et de la pression comme préparation mentale pour les sportifs
La compétition apporte son lot de stress et de pression. Apprenez à les gérer efficacement grâce à des approches psychologiques avancées.
Après vous avoir parlé des jeux finis et infinis, j’aimerais vous raconter l’histoire des samouraïs japonais.
Les samouraïs du Japon se préparent à partir à la guerre pour défendre leur patrie, exposés à d’énormes risques. Ils sont pleinement conscients du péril imminent, où chaque moment peut être le dernier sur le champ de bataille. Malgré cela, ils avancent avec sérénité, démontrant une caractéristique singulière : l’acceptation de la mort.
Ces guerriers comprennent que la fatalité peut les frapper, mais cette acceptation les rend libres. Dépourvus de la peur qui entrave, ils s’engagent dans le combat sans crainte, prêt à prendre des risques et à donner le maximum d’eux-mêmes. Paradoxalement, c’est en faisant face à la mort qu’ils trouvent la clé de leur survie.
Quelles leçons les sportifs peuvent-ils tirer de cette histoire ? La mort et la vie, dans ce contexte, symbolisent la défaite et la victoire dans le monde du sport. Accepter la défaite libère le sportif de la crainte de l’échec, lui permettant de performer à son plus haut niveau.
Il est crucial de distinguer l’acceptation et la résignation. Accepter la défaite signifie reconnaître qu’en s’engageant dans la compétition, l’échec est une éventualité possible, une option.
Peu importe la probabilité de la défaite, qu’elle soit de 99 % ou de 1 %, il est nécessaire d’accepter cette possibilité. L’acceptation de la défaite implique la capacité à composer avec elle sans réaction émotionnelle excessive.
De plus, le sportif conscient de sa valeur n’a pas besoin d’une victoire ou d’une défaite pour évaluer son niveau, car il le connaît déjà. Il ne cherche pas à dominer les autres ou à éviter d’être dominé pour préserver son ego.
Le sportif qui accepte la défaite sait qu’elle peut survenir, mais il s’investira pleinement et mettra tout en œuvre pour atteindre la victoire. En revanche, le sportif résigné prévoit inévitablement la défaite. Il renonce à tout espoir de victoire et cesse tout effort.
Souvent, le sportif craint de perdre quelque chose qu’il n’a pas encore acquis (la victoire ou effectuer une bonne performance). Bien que compréhensible, cette peur manque de logique, comme le reconnaît le sportif lui-même. Cependant, les émotions ont du mal à s’aligner avec la logique.
3 conseils que j’aurais aimé donner au basketteur de 15 ans que j’étais
❌ Même si ton environnement t’invite à écraser les autres, tu n’es pas obligé de jouer ce jeu
👉 Cherche à progresser par amour de ton sport
❌ Arrête de vouloir « ne pas rater », surtout quand les autres te regardent
👉 Plus tu échoues, plus tu progresseras, Kobe Bryant est le basketteur qui a raté le plus de tirs de l’histoire de la NBA
❌ Arrête de combattre tes pensées et tes émotions
👉 Assume que tu as peur, c’est ainsi, accepte là pleinement, sens-toi vivant
Les vagues de nos émotions sont inévitables, mais dans leur danse, trouvons la grâce de l’acceptation. C’est ainsi que l’océan de l’âme reste calme, même par temps agité.
La préparation mentale dans l’entrainement quotidien du sportif
La préparation mentale ne se limite pas à la compétition. Apprenez à l’incorporer dans votre entraînement quotidien pour renforcer votre force mentale et préparer le terrain du succès.
Entrainez le muscle qu’est votre cerveau chaque jour. En 2022 Lochbaum et ses collaborateurs ont réalisé une méta-analyse cherchant à identifier quelles sont les techniques les plus efficaces utilisées en psychologie du sport pour améliorer la performance sportive.
Une méta-analyse est une étude qui compile les résultats d’un grand nombre d’autres études scientifiques et analyse ces résultats. Elles permettent de rassembler un grand nombre de connaissances et d’obtenir une forme de consensus scientifique.
Voici les résultats de l’étude :
La méthode de la mindfulness (pleine conscience en français) est de loin la plus efficace pour améliorer la performance sportive.
Toutefois, pour obtenir des résultats probants, la pleine conscience doit être pratiquée quotidiennement. La pleine conscience ne se pratique pas nécessairement par la méditation, mais c’est la pratique la plus répandue.
Il est par exemple possible de marcher ou encore de manger en pleine conscience. En effet, la méditation améliore la performance sportive.
Testez, qu’est-ce que vous avez à perdre ? Téléchargez une application de méditation ou suivez des méditations de pleine conscience sur YouTube (minimum 10 minutes). Faites ceci chaque jour pendant 2 mois et observez les résultats.
Si cela vous est bénéfique, conservez cette habitude et augmentez les durées de vos méditations. Sinon, arrêtez et tentez éventuellement d’appliquer d’autres techniques de préparation mentale du sportif.
Comment se déroule la préparation mentale d’un sportif de haut-niveau ?
La préparation mentale ne diffère pas réellement entre celle d’un sportif de haut niveau et celle d’un sportif amateur. C’est l’individu qui est à aborder en premier lieu, peu importe son niveau.
On notera toutefois que les sportifs de haut-niveau cherchent à aller plus loin dans leur pratique sportive. Ils sont généralement plus investis dans la démarche de préparation mentale, mais aussi plus exigeants envers le préparateur mental.
Leur cerveau a tendance à être plus malléable que celui de la population générale. Ainsi, ils apprennent et progressent plus vite que les autres. C’est ce qui permet de pousser la démarche de préparation mentale plus loin.
De la même manière, la plupart des individus pensent que le préparateur mental s’adapte en fonction de la discipline du sportif. Nous travaillons avec l’humain avant tout.
Certes, il est vrai que le boxeur peut chercher à arriver en étant déterminé à en découdre le jour de son combat, presque énervé. À l’inverse, le golfeur cherchera plutôt à être confiant et très serein.
Hormis quelques différences intrinsèques à la pratique sportive de haut-niveau ou amateur ou encore au sport pratiqué, le préparateur mental est là pour accueillir l’individu qu’il a face à lui. Je travaille avec des personnes avant de travailler avec des sportifs de « haut niveau » ou « amateurs ». C’est la même logique que le sportif en face de moi soit boxeur ou golfeur.
Les livres de préparation mentale sportive
Les livres constituent un bon moyen d’en apprendre plus sur la préparation mentale chez le sportif. Que vous soyez sportif ou préparateur mental, il est important de garder continuellement la posture de l’étudiant. Les livres sont une mine de connaissance accessible à un faible coût. Moi-même, j’ai lu 20 livres durant cette année.
Évidemment, la pratique des différents exercices de préparation mentale est elle aussi nécessaire pour progresser.
Pour en apprendre plus sur la préparation mentale appliquée au sport, je vous invite à lire mon livre La préparation mentale en sport.
Conclusion
En conclusion, la préparation mentale est l’alliée secrète des athlètes déterminés à transcender leurs performances. En intégrant ces stratégies dans votre parcours sportif, vous ouvrez la porte à un potentiel inexploité. Le pouvoir de l’esprit, combiné à une préparation physique solide, crée la formule gagnante pour atteindre vos sommets athlétiques.
Cet article, conçu pour les sportifs en quête d’optimisation, offre un aperçu détaillé des méthodes de préparation mentale. N’hésitez pas à mettre en pratique ces conseils pour transformer votre état d’esprit et performer à votre plein potentiel sur les terrains.
🎁 Je vous offre également gratuitement mon audio de préparation mentale à la compétition 🎁
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