Devenir préparateur mental est bien plus qu’un simple chemin. C’est un parcours de vie. Le métier est plus qu’une simple profession ; c’est une vocation qui allie la passion du sport, de la performance et du bien-être. Si vous aspirez à devenir préparateur mental, cet article vous guidera à travers les étapes essentielles pour exceller dans ce domaine fascinant.
Comprendre le rôle du préparateur mental
Avant de plonger dans le monde de la préparation mentale, il est crucial de comprendre en quoi consiste réellement ce rôle. Le préparateur mental peut travailler avec des équipes ou des groupes (dans le cas de sports individuels) comme il peut travailler uniquement avec des individus en face à face.
Un préparateur mental peut évidemment opérer un mélange de travail avec des groupes et des individus. C’est le cas la plupart du temps. Toutefois, certains ne travaillent qu’avec des individus et d’autres qu’avec des groupes.
Il est important de préciser que la préparation mentale n’est pas réservée qu’aux sportifs bien qu’à la base elle ait été créée en réponse aux besoins des sportifs. La préparation mentale peut également être utile aux entrepreneurs, managers, étudiants, artistes, musiciens et à toutes personnes en recherche de performance.
Le préparateur mental cherchera à optimiser les performances des personnes avec qui il travaille tout en favorisant leur bien-être. Les préparateurs mentaux pensent généralement que l’un ne va pas sans l’autre.
Les préparateurs mentaux peuvent travailler sur différentes thématiques telles que :
- La gestion du stress
- La confiance en soi
- La motivation
- La concentration
- La gestion des peurs
- Le niveau d’activation corporel
- Le lâcher-prise
Un métier en manque de régulation
À l’heure où j’écris cet article, n’importe qui peut se dire préparateur mental. Il n’existe aucune forme de régulation du métier. Toutefois, la société française de psychologie du sport (SFPS) est en train de travailler sur le sujet.
En termes d’éthique et de morale, il reste primordial que vous soyez capable de vous fixer vos propres barrières. Voici quelques questions auxquelles vous devriez réfléchir avant de commencer à exercer ?
- Dans le cas d’un travail avec une équipe, où est-ce que je place le curseur de la confidentialité vis-à-vis de ce que je peux dire ou non à l’entraineur des informations obtenues en entretien individuel ? Quelles limites de confidentialité vais-je établir et expliquer à mes clients dès le début de l’accompagnement ?
- Quelles sont les valeurs qui guident ma pratique ? Bienveillance ? Neutralité ? Confidentialité ? Intégrité ? Respect de l’autonomie ? Empathie ? Collaboration ?
- Comment vais-je gérer les éventuels conflits d’intérêts, par exemple, si je connais personnellement un client en dehors du cadre professionnel ?
- Comment vais-je assurer la transparence dans mes interactions avec les clients, y compris en ce qui concerne les tarifs, les méthodes de traitement, et les limites de la relation d’accompagnement ? Suis-je prêt à discuter ouvertement de mes méthodes de travail et de mes compétences avec mes clients ?
En termes de formation également, vous allez devoir vous imposer vos propres exigences.
Acquérir une formation en préparation mentale adéquate
Une formation solide est la première clé du succès dans le domaine de la préparation mentale. Chez les préparateurs mentaux comme chez les psychologues, il est fréquent de ressentir le syndrome de l’imposteur.
Seulement, pour réussir leur activité les préparateurs mentaux ont le besoin de savoir se vendre (notamment auprès des structures plutôt que des individus). Les psychologues ont moins ce besoin puisque la plupart sont sur Doctolib qui leur amène un certain flux de patients. Pour pouvoir vous vendre, vous devez être convaincu des bénéfices que vous pouvez apporter aux personnes avec qui vous travaillez.
En d’autres termes, c’est en suivant une formation solide, qui vous permettra d’avoir confiance en vos capacités que vous serez le plus à même de pouvoir vous vendre de manière appropriée.
Recherchez des programmes éducatifs reconnus qui couvrent des domaines tels que la psychologie du sport, la communication, la motivation, la gestion du stress et des émotions et les techniques de coaching. Optez pour des cours qui offrent des stages pratiques pour mettre en application vos connaissances. J’ai rédigé un comparatif des différentes formations en préparation mentale.
Quel est le tarif d’un préparateur mental ?
Déterminer le tarif en tant que préparateur mental dépend de divers facteurs, dont votre expérience, la région géographique, la demande pour vos services et le public cible. Pour déterminer votre tarif, vous pouvez utiliser deux approches différentes :
-Partir de vous-même : Quel est le tarif avec lequel je me sens à l’aise ? Est-il viable pour me permettre de vivre de mon activité si je souhaite en vivre ?
-Partir du marché : Menez une recherche approfondie sur les tarifs pratiqués dans votre secteur pour établir des prix en lien avec le marché local.
Certains préparateurs mentaux facturent à l’heure, tandis que d’autres proposent des forfaits de sessions. Offrir des consultations initiales gratuites peut également être une stratégie à laquelle vous pouvez réfléchir. Ajustez vos tarifs au fil du temps en fonction de votre expérience et de la valeur perçue de vos services.
Quel est le salaire d’un préparateur mental ?
Lorsque l’on considère une carrière en tant que préparateur mental, la question du salaire est inévitable. Cependant, il est important de noter que les revenus peuvent varier en fonction de plusieurs facteurs tels que l’expérience, la demande, la notoriété, le secteur géographique et le type de clients.
En général, les préparateurs mentaux débutants peuvent s’attendre à des salaires modérés, mais à mesure qu’ils acquièrent de l’expérience et élargissent leur clientèle, les opportunités financières s’améliorent. Les préparateurs mentaux travaillant avec des athlètes professionnels ou des équipes de haut niveau ont tendance à percevoir des revenus plus élevés en raison de la demande et de l’exigence accrues de leurs services.
Faisons tout de même quelques calculs pour mieux se rendre compte de la situation :
Imaginons le cas fictif d’un préparateur mental facturant 60€ la séance avec les particuliers et 200€ les séances en collectif (séance de 1h30 et qui demande 1h30 de préparation). Il effectue chaque semaine 20 séances en individuel et a des partenariats avec 2 clubs pour qui il effectue également une intervention collective chaque semaine.
Gardons à l’esprit qu’il est compliqué aujourd’hui pour la plupart des préparateurs mentaux de parvenir à effectuer 20 séances individuelles par semaines ainsi que deux interventions collectives.
Calculons le chiffre d’affaires de ce préparateur mental :
200*2= 400€
20*60= 1200€
CA/semaine= 1600€
Ce préparateur mental travaille 45 semaines dans l’année (soit 7 semaines de vacances annuelles).
1600*45= 72 000€ de CA à l’année.
Évidemment, il y a toujours des lapins et des annulations de rendez-vous. Pour prendre assez large disons que cela représente presque 10% de ses RDV soit 7000€ à l’année. Son chiffre d’affaires annuel sera de 65 000€.
À ce chiffre il faudra retirer tous les frais :
-Local pro : 500€/mois
-Assurance pro : 30€/mois
-Compte bancaire pro : 10€/mois
-Eventuels logiciels, service de facturaction, etc… 50€/mois
-Formation continue : 1000€/an
Bénéfice brut= CA-frais= 65 000 – 8080€= 56 920€
Enfin, ce préparateur mental étant au statut de micro-entrepreneur il devra déduire l’URSSAF, la CFE ainsi que l’impôt sur le revenu pour obtenir son salaire net annuel.
On peut estimer que ces frais représenteront environ 17 000€ dans son cas. Il touchera donc 56 920 – 17 000 = 39 920€ annuels. Si on rapport ce chiffre annuel au mois cela nous donne un salaire mensuel de 3326€.
Rappelons toutefois que la plupart des personnes se lançant dans l’activité de préparateur mental ne parviendront pas à effectuer 20 séances individuelles par semaine ainsi que 2 séances de groupe.
Pour y parvenir, et pouvoir devenir préparateur mental, vous allez entre autres devoir compter sur votre réseau.
Construire un réseau professionnel
Établir des connexions dans le domaine du sport est crucial pour réussir en tant que préparateur mental. Un réseau solide peut ouvrir des portes, créer des opportunités de collaboration et renforcer votre crédibilité.
Certains préparateurs mentaux se sont vus commencer à travailler pour des clubs de sport, pôles espoirs ou autres institutions via leur réseau. Sans cela, leur carrière n’aurait peut-être pas été viable. Ne restez pas dans votre coin, mobilisez votre réseau existant, informez-les de votre activité de préparateur mental.
Mais surtout, continuer inlassablement à créer votre réseau. Assistez à des conférences, participez à des évènements sportifs locaux et connectez-vous avec d’autres professionnels de la santé mentale et du sport.
Quelle est la différence entre un préparateur mental et un psychologue du sport ?
Bien que les termes « préparateur mental » et « psychologue du sport » soient parfois utilisés de manière interchangeable, il existe des différences significatives entre ces deux professions. Un préparateur mental se concentre principalement sur le développement des compétences mentales et émotionnelles des individus ou des équipes pour améliorer leurs performances. Cela inclut par exemple la gestion du stress, la concentration ou la confiance en soi.
D’un autre côté, un psychologue du sport est un professionnel de la psychologie spécialisé dans le domaine sportif. Il utilise des approches psychologiques plus larges, peut repérer des troubles mentaux, utiliser des thérapies telles que les thérapies cognitivo-comportementale, la phénoménomologie ou toute autre approche.
Le psychologue du sport peut aussi travailler sur l’optimisation des performances sportives par le mental via des techniques que l’on classifierait dans la préparation mentale telle que l’imagerie mentale par exemple (même si l’imagerie mentale est également fréquemment utilisée en psychothérapie). Il est donc fréquent que le psychologue du sport ait une double casquette, celle de psychologue du sport et celle de préparateur mental. C’est mon cas.
Toutefois, certains de mes collègues psychologues du sport font le choix de ne garder que l’une des deux casquettes avec un même patient/client pour pouvoir garder une cohérence dans leur posture. En effet, selon eux il serait difficile de garder la posture du psychologue lorsqu’un travail a déjà été fait en préparation mentale avec l’individu, et inversement il serait difficile de garder la posture du préparateur mental lorsqu’un travail a déjà été fait en psychothérapie.
Alors que le préparateur mental se concentre sur les aspects spécifiques à la performance, le psychologue du sport aborde également les aspects cliniques liés à la santé mentale des athlètes.
En conclusion, bien que ces deux professions partagent des similitudes, il est important de reconnaître leurs distinctions pour choisir le professionnel qui répond le mieux à vos besoins spécifiques.
Des cursus de formation différents
Une différence majeure entre le psychologue du sport et le préparateur mental concerne leur formation. Le psychologue du sport doit nécessairement avoir obtenu le titre de psychologue. Pour cela, il doit avoir une licence ainsi qu’un master de psychologie et un minimum de 500h de stage encadré par un psychologue.
Les psychologues sont libres de rajouter l’intitulé qu’ils souhaitent derrière le terme de psychologue. Ils peuvent ainsi se dire psychologue du sport, du travail ou encore clinicien. Toutefois, il en va de son éthique personnelle. Il est plutôt mal vu de se dire psychologue du sport sans avoir effectué un master en psychologie du sport ou suivi une formation complémentaire assez solide (type D.U.) si le master effectué n’est pas un master de psychologie du sport.
Un certain nombre de psychologues du sport sont par exemple initialement psychologue (sans être spécialisés en psychologie du sport) puis ils effectuent un diplôme universitaire en préparation mentale et à partir de ce moment se disent psychologue du sport.
En revanche, bien que le préparateur mental puisse également être diplômé d’un Bac+5 STAPS spécialisation préparation mentale, c’est assez rarement le cas. La plupart des préparateurs mentaux ont un bagage théorique assez faible en comparaison de celui des psychologues du sport. Ils n’en sont toutefois pas forcément moins pertinents dans l’exercice de leur profession.
Malgré tout, le risque de dérive reste plus important en travaillant avec un préparateur mental (surtout si son bagage théorique est faible) comparativement à un psychologue du sport.
Conclusion
Devenir un préparateur mental est un voyage gratifiant qui demande engagement, passion et une solide base de connaissance. En suivant ces étapes clés, vous aurez de bonnes bases pour vous lancer et je l’espère, exceller dans ce domaine passionnant. Bonne chance dans votre parcours pour devenir un préparateur mental accompli !
Comment devenir préparateur mental dans le domaine du sport. Je suis infirmière.
Tout est expliqué dans l’article