Vous êtes-vous déjà demandé ce qui pousse les tagueurs à faire des dessins moches ? Il y a deux raisons à cela : – Ils veulent laisser leur trace sur Terre – Ils veulent que leur tag soit vu par un maximum de monde Puisqu’ils désirent que leur art soit admiré par le plus de personnes possible, ils doivent le placer à des endroits stratégiques, des endroits de passage. Le problème de ces lieux de passage, c’est justement qu’ils peuvent se faire repérer. Les graffeurs ne veulent pas se faire attraper en train de graffer, c’est illégal. Ils ont donc développé une technique : le tag. Cette technique consiste à écrire leur pseudonyme dans une police rapide à exécuter. |
Ainsi, ils peuvent laisser leur signature dans ce monde, à des endroits de passages en limitant au maximum le risque de se faire attraper. Les tagueurs savent qu’ils sont capables de faire bien mieux artistiquement parlant. C’est simplement la peur de se faire attraper qui les pousse à bâcler leur travail en moins d’une minute. Lorsqu’ils ne sont pas soumis à cette peur de se faire attraper et cette pression temporelle, les tagueurs peuvent être de grands artistes. Voici ce à quoi ressemble le mur de libre expression de ma ville : |
La peur domine ces artistes rendant leur performance médiocre. C’est exactement la même chose dans le sport. Trop de sportifs sont des tagueurs qui font des graffitis alors qu’ils pourraient être des artistes peignant des toiles de maitre. Comme les tagueurs, ils sont soumis à la peur. Ils ont peur de rater, peur de mal faire, peur de paraître ridicule, peur qu’on se moque d’eux. Alors ils bâclent leur œuvre :
À cause de cette peur, les sportifs éviteront tant que possible de prendre des risques. Ils vont sortir de leur jeu naturel, simple, fluide et automatique. Ils ne seront plus dans l’instant présent puisqu’ils anticipent le futur. Ils ne cherchent plus à performer ou à gagner. Ils cherchent à éviter de perdre, de se faire rattraper ou de paraitre ridicules. Bien souvent en évitant cette prise de risque, les sportifs performent bien en deçà de leur réel niveau. S’ils étaient devant, ils ne vont pas tarder à se faire rattraper. S’ils étaient déjà derrière, ils vont encore plus couler. Ils ont peur de perdre quelque chose qu’ils ne possèdent même pas encore. Heuresement, la préparation mentale propose une solution pour lutter contre cette peur. |
La puissance de l’imagerie mentale dans le sport
L’imagerie mentale est surement la technique de préparation mentale la plus connue du grand public et à juste titre. Elle est redoutablement efficace. Il existe de nombreuses théories expliquant pourquoi l’imagerie mentale permet d’améliorer les performances sportives. Celle qui est la plus plebiscitée est celle de l’équivalence fonctionelle. D’après cette théorie, pour notre cerveau il serait quasiment équivalent de s’imaginer réaliser un mouvement et de le réaliser effectivement. C’est ce qu’a montré Hanakawa et son équipe de chercheurs en 2008.
Sur la première ligne de l’image ci dessous les zones cérébrales actives lors de l’imagerie de la tâche: taper au clavier. Sur la seconde ligne, les zones cérébrales actives lors de la réalisation effective du même mouvement. Enfin sur la dernière ligne les zones cérébrales actives à la fois lors de la réalisation imaginée et effective du mouvement sont en bleu foncé. Ce bleu foncé est prédominant sur la dernière ligne de l’image. C’est parce que cerveau ne fait quasiment pas la différence entre un mouvement imaginé et un mouvement réalisé.
En 1967 le chercheur Alan Richardson a demandé à un groupe de basketteur de s’entrainer 20 minutes par jour tous les jours durant un mois aux lancers-francs. Il a demandé à un second groupe de s’entrainer 20 minutes par jour tous les jours à s’imaginer réaliser des lancers-francs. Les deux groupes étaient constitués de basketteurs de bon niveau puisqu’ils étaient en équipe universitaire américaine. Pour ne pas fausser les résultats les joueurs ont été interdits de s’entrainer au basketball durant ce mois-ci en dehors de ces 20 minutes par jour. Le résultat de l’expérience est édifiant. Le premier groupe (entrainement effectif) a progressé de 24% aux lancers-francs tandis que le second groupe (imagerie mentale) a progressé de 23% aux lancers-francs. Encore une preuve que le cerveau ne fait que très peu la différence entre l’entrainement effectif et imaginé.
Nous avons compris que l’imagerie mentale est efficace, mais en quoi permet-elle de lutter contre la peur et le stress ?
L’imagerie mentale pour faire face au stress en sport
Il existe plusieurs raisons qui expliquent le stress, l’anxiété précompétitive et la peur de perdre ou de mal jouer en sport. L’une de ces raison est le sentiment de manque de contrôle et la sensation d’inconnu, de ne pas savoir comment réagir face à la situation. Si le sportif a déjà vécue dans sa tête la situation qu’il redoute, il saura mieux comment y faire face et s’y sentira plus préparé. Celle-ci sera donc moins stressante pour lui. C’est pourquoi il sera important de visualiser toutes les situations possibles durant une compétition sportive (victoire, défaite, égalité, compétition annulée etc…) ainsi le sportif y sera préparé et saura comment réagir.
L’imagerie mentale permet également au sportif de se sentir plus confiant. S’il s’est déja vu réussir à faire une action des dizaines (ou centaines) de fois dans sa tête, il se sentira plus facilement capable lorsque viendra le moment de réaliser l’action.
L’imagerie mentale est une technique très puissante. Mais celle-ci demande à être entrainée et maitrisée. Pour bien fonctionner elle ne peut pas être appliquée intuitivement. Pire, mal utilisée elle peut même devenir délétère à la performance sportive.
Pour apprendre à améliorer vos performances sportives au maximum par le biais de l’imagerie mentale, j’ai écrit un livre sur le sujet. J’ai également créé un programme de 7 audios de préparation mentale dont 6 sont de l’imagerie mentale.
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