Il est difficile d’être seul face à soi-même dans l’effort.
Et quand je dis face à soi-même, je veux dire face à ses pensées.
«J’en peux plus, j’ai des fourmis dans les jambes depuis 5 kilomètres, je n’arriverais jamais au bout de la course. »
« Ça fait seulement 20 minutes que je m’entraine et j’en ai déjà marre. Je pense que je vais arrêter mon entrainement d’ici 10 minutes. »
Des pensées que l’on pourrait qualifier de négatives.
Tout l’enjeu quand on est seul face à soi-même dans l’effort est de ne pas écouter ces pensées.
Imaginez que sans cesse, vous ne faites qu’écouter ces pensées. Que vous faites sans cesse le choix du bonheur à court terme aux dépens de la progression à long terme. À votre avis, à quoi ressemblera votre vie dans 5 ans ?
À l’inverse, imaginez que chacun de vos choix se tourne vers la progression long terme (même si c’est dur) et que vous n’écoutez pas la petite voix hédoniste au fond de vous. À quoi ressemblera votre vie dans 5 ans ?
Évidemment, je ne conseille à personne d’être aussi radical. Il faut savoir s’accorder des instants de plaisir. Je dirais même que c’est primordial.
L’idéal serait de prendre du plaisir à chaque instant dans le cheminement vers ses objectifs. Mais il faut se rendre à l’évidence, ce n’est pas toujours possible.
Si vous aspirez à de grands résultats, des résultats hors normes… Il y a de grandes chances qu’il va falloir souffrir dans le chemin pour y parvenir. Ou en tout cas de faire preuve d’une discipline de fer.
Gérer la situation quand on est seul face à soi-même dans l’effort
Quand on est seul face à soi-même dans l’effort, on a sur notre épaule gauche un petit ange et sur notre épaule droite un petit démon.
L’ange nous dit : « Allez vas-y, continue, pense à ce pourquoi tu fais tout ça, ça va payer au final crois-moi ».
Le démon nous dit : « Allez arrête c’est bon tu as déjà assez fait pour aujourd’hui. En plus [Insérez votre excuse]. » (valable ou non)
En tant que sportif, vous ne pouvez pas le nier, vous avez forcément déjà connu cette situation. Que ce soit en entrainant vos habiletés techniques, pendant la préparation physique, un footing…
Alors, que faire quand on est seul face à soi-même dans l’effort ?
On prend un pas de recul, et on évalue ses pensées. Sont-elles positives ou négatives ? Dois-je les écouter ou les laisser filer ?
En premier lieu, rappelez-vous toujours pourquoi vous vous entrainez. Et si vous avez des connaissances en matière de fixation d’objectif, faites en sorte d’avoir un objectif précis.
Ne vous entrainez pas « pour progresser » mais entrainez-vous pour améliorer vos capacités défensives (par exemple).
Ensuite, évaluez votre pensée. Est-elle positive ou négative ?
Au sein des pensées négatives, distinguez les pensées « valables » des « non valables ». Ici, ce sera à vous de définir ce qui est valable ou non. Attention, c’est ici qu’on peut facilement accepter des choses qu’on ne devrait pas forcément. N’écoutez pas trop le petit diable sur votre épaule, tout en restant raisonnable.
Finalement, lorsqu’on est seul face à soi-même dans l’effort, on ne peut qu’accepter ses pensées négatives et non valables. À partir de là leur effet sera déjà largement réduit.
Vous pouvez ensuite la laisser repartir, exactement comme elle est arrivée.
Approfondissons un peu cette manière d’accepter et de laisser aller avec la méditation de pleine conscience.
Gérer ses pensées grâce à la méditation de pleine conscience
Juste avant je vous ai dit de prendre un pas de recul.
Mais la première question est avez-vous la lucidité nécessaire pour le faire ?
Êtes-vous déjà un être assez « mindful » (conscient) pour prendre conscience de vos pensées durant votre activité sportive ? 100% de vos pensées, vraiment ?
La méditation de pleine conscience vous aidera à améliorer votre mindfulness et ainsi à être plus conscient de vos pensées.
Lorsque vous identifiez une pensée négative, vous devez ensuite prendre ce pas de recul pour l’évaluer. Est-elle valable ?
Si elle n’est pas valable (dans la plupart des cas). C’est là que cela devient le plus complexe.
Il va falloir l’accepter et si possible la laisser repartir.
Je dis si possible, car si votre pensée est liée à votre corps douloureux il va être très difficile de la laisser repartir tout en effectuant le mouvement douloureux. À ce moment-là, vous ne pouvez que penser à autre chose. Le cerveau n’étant pas capable de penser à deux choses en même temps ou de « ne pas penser à quelque chose ».
Pour parvenir à prendre conscience de vos pensées, à les accepter et à les laisser repartir, je ne peux que vous conseiller de pratiquer régulièrement cet exercice de méditation.
Essayez ensuite d’implémenter ce que vous apprend cet exercice dans votre pratique sportive.
Savoir gérer ses pensées est un des éléments principaux de la force mentale en sport.
C’est quoi accepter ses pensées ?
Une fois que vous avez pris conscience de votre pensée, il faut l’accepter. C’est-à-dire comprendre qu’elle est présente, ne pas la juger et faire avec. La pensée est présente, je suis conscient de ce fait, c’est ainsi. J’ai cette pensée et je suis détaché de tout ressenti émotionnel à son égard. Je ne la juge pas.
Les colonnes de Beck
Je vais vous proposer un petit exercice qui va vous aider à faire triompher le petit ange sur votre épaule face au petit diable. Qui va vous aider à écouter votre raisonnement rationnel plutôt que votre raisonnement émotionnel et automatique.
Il nous aide ainsi à gérer la situation lorsqu’on est seul face à soi-même dans l’effort. Et peu également être utilisée dans de très nombreuses situations.
Cet exercice pédagogique a été mis au point par Aaron Beck, célèbre psychologue cognitivo-comportementaliste.
Il est à effectuer notamment après un entrainement ou un match dans lequel vous jugez avoir eu des pensées ou des émotions contreproductives. Ainsi, vous n’avez pas besoin d’agir forcément sur le moment même, vous avez moins ce besoin de mindfulness que dans l’exercice précédent.
En réalisant cet exercice, vous prenez conscience des situations, des déclencheurs qui vous amènent à avoir ces pensées automatiques (ici : j’en ai marre, j’ai envie d’arrêter, c’est trop dur). Et ensuite vous allez devoir réfléchir à quelle pensée rationnelle vous pourriez utiliser pour remplacer cette pensée automatique.
La difficulté va ensuite être de se rendre compte de la survenue de la situation déclenchante et de sa pensée automatique en match ou à l’entrainement. Pour pouvoir la remplacer par la pensée rationnelle.
Cet exercice sera beaucoup plus facile et efficace à effectuer avec l’aide d’un psychologue ou à minima d’une personne formée aux thérapies cognitivo comportementales.
J’espère que cet article en aidera plus d’un lorsqu’il/elle se retrouvera seul face à soi-même dans l’effort.
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N’hésitez pas à partager l’article s’il vous a plu.
Et bon entrainement mental.
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